la Perle

En attendant le grand amour j habite avec mon copain.

lundi 2 août 2010 à 01h30

Ce matin en me réveillant, je me suis rendue compte qu’on était le premier aout. Après une nuit remplie de cauchemars, j ai décidé de passer la journée dans ma chambre.
Je raconte pas ma vie à mes amis. En fait, j en ai eu tellement à différents moments de ma vie que je ne sais plus parler mais surtout à qui?
C est ici que je vais essayer d exprimer ce que je ressens.
Pendant six ans de ma vie, j ai aimé un garçon qui s est transformé en homme peu à peu. Je l ai aimé tellement fort que j en ai encore des frissons. Je l ai aimé à distance comme je l ai aimé face à face. Corps à corps. Bouche contre bouche. Mais jamais plus loin.

C est un premier aout que je l ai rencontré. Le premier aout 2001. Je sortais doucement mais surement de l’enfance et je m’enfonçais peu à peu dans l âge indigne de la puberté. Ces jours heureux de colonie de vacance où, pour la première fois de ma vie, je me suis détachée de l image du garçon manqué qui me collait à la peau et où j ai appris à assumer une part de ma féminité.
Dès les premiers regards j ai su que j allais l aimer. Il m a pris la main doucement un soir d été et m a dit qu il m aimait et qu il ne pourrait jamais se séparer de moi. Nous avions douze ans. Et toute l adolescence devant nous.

J avais douze ans et un pays à l étranger où habiter. A la dernière minute mon père a été nommé à l ambassade. Je n ai jamais autant pleurer que cette nuit là. La nuit où j ai découvert l amour et où j ai su le lendemain qu il fallait m en séparer au plus vite. M’en séparer… Ca aurait été meilleur. Pour lui. Pour moi. Pour toutes ces années où j ai versé des larmes sur mon petit oreiller blanc quand venait la nuit.
J ai essayé de grandir tant bien que mal. Avec cet amour absent que je ressentais au fond de moi même et dont je n arrivais pas à me détacher.
Le rendez vous c était tous les premiers aout. Dans la même colonie de vacance avec la même monitrice et les mêmes amis qui au fil des années rêvaient de nous voir marier.

C est à 18 ans que je suis revenue m installer au pays plein de projets et d espoirs. Nous avons passé un été formidable. Il est venu chez moi et je suis allée chez lui. Enfin...
Et pourtant… Nous nous sommes séparés à l aube d une nouvelle vie.
J étais allée le voir avec des amis, clope en bouche et mini jupe. Me montrant en spectacle à tout le monde.
Il m avait dit "Je te rappelle dans cinq minutes" et il ne m a jamais plus parlé. Je n ai pas cherché non plus.
C était l année du bac et j avais beaucoup de mal à l admettre mais j étais en train de tomber amoureuse de mon meilleur ami.
Mon meilleur ami qui ne sera jamais mon copain et qui ne sera plus jamais un ami.
En fait, c est moi. J ai simplement tout fait foirer.
Et aujourd’hui, à 22 ans, il me manque encore. Parfois. Pas souvent. Pas trop non plus.
J ai essuyé mes larmes d adolescente et j ai fini par faire semblant d en aimer un autre encore. Alors que je ne pourrais plus jamais aimer. Aimer vraiment.
Je voudrais faire le tri des echecs de ma vie sentimentale mais, je n y arrive pas.
Des fois, j ai l impression que l amour a décidé de me tourner le dos. En l attendant , je me suis trouvée un copain. Gentil, sympa, adorable.Ca fait déjà 2 ans et demi que ca dure et on habite ensemble. Pour beaucoup de mes amis ça veut dire quelque chose. Mais pour moi, et je le crains, ca ne veut rien dire du tout. Mais ne vous méprenez pas, je l aime. Je l aime mais d un amour incertain. Comme une petite flamme qui vacille et qui a peur de s éteindre et de ne plus exister dans le noir profond.
Moi j ai peur de ne plus exister dans le noir profond de la nuit. J ai peur de me réveiller seule et de finir vieille fille. J ai peur de la solitude et des longs silences. Alors, en attendant le grand amour, j habite avec mon copain