Tu me manques et c est de plus en plus dur. A défaut de vivre, je survis. Tous mes rêves sont partis. Je me réveille, je travaille, je rentre, je dors.
J ai bientôt 27 ans et j’ai le cerveau d’une ado toujours aussi sensible mais plus que tout perdue.
Je ne supporte plus grand monde , ou plutôt plus grand monde ne me supporte. Depuis que je t’ai perdu je suis hypocondriaque jusqu’à ce que la vraie maladie arrive.
Quand je pense à toi, je pleurs, je suis inconsolable. L’autre jour, je suis allée sur ton profil, c est comme si je n’avais jamais existé dans ta vie ... La vie est dure. La mienne est tellement dure. Je t’ai perdu, j’ai perdu mes amis, j’ai perdu mon pays.
Je rêve de rencontrer cet homme que tu as dit que je méritais. Je ne l’ai jamais rencontré, pire ma peur de la solitude m’a amenée à cotoyer quelqu’un qui me dit chaque jour que je suis bête, que je suis moche… J aimerais avoir le courage de le quitter mais ta haine envers moi me pousse à croire que j’ai mérité ce sort.
Trois ans sans toi, trois ans sans rire, trois ans de larmes… Où es-tu ? Qu’est ce que je vais faire de ma vie ?
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Bien sûr, à chaque jour suffisait sa peine. Et nous étions loin de vivre dans un long fleuve tranquille.
Nous avions des problèmes comme dans toutes les familles.
Moi par exemple je souffrais de ne pas connaître mon père. Je lui en voulais de ne m’avoir jamais serré dans ses bras, de rentrer tard le soir, d’avoir des réunions même le week end. J’étais bien trop petite pour comprendre que c’était lui qui nous faisait vivre, voyager et rêver.
Bien sûr, mon enfance ne ressemble à aucune autre enfance banale et je comprends mieux aujourd’hui la chance que j’ai eu. Attention je ne dis pas que je vivais dans un palais mais au moins mon enfance a été belle, même en habitant dans un pays pauvre. Je n’avais pas les jouets de mes cousins français. Je n’avais pas la technologie de mes amis français. Mais j’avais du soleil tous les jours, des amis adorables, un jardin qui faisait le tour de la maison, un chien fidèle, un abricotier où me réfugier au printemps et des vignes qui poussaient autours du garage. J’étais aussi la plus fort en foot, la plus belle des garçons manqués.
Et je me pavanais telle une reine ou plutôt une dictatrice, du matin au soir, dans les rues de ma ville.
Oh combien je regrette cette époque où l’amour ne me disait rien et où je pensais que l’enfance durait une éternité.
Mais cela n’a pas duré. Il y a eu des séparations. Des pleurs. Beaucoup de pleurs.Des promesses que personne ne tenaient. Des mensonges que personne ne comprenaient. Et puis il y a eu des morts. Du sang. Des cauchemars.
Et cette décision de quitter le logis. Partir dans un nouveau Monde. Là-bas, en France.
Et puis ils sont restés. Et moi j’ai vécu. La première fois. Les fois d’après. L’amour. L’indécision. Le rejet. La haine.
J’ai tenté de grandir tant bien que mal dans un monde qui ne ressemblait pas à ce que j’avais entrepris de devenir.
Mais bon j’avançais. Laissant peu à peu mes rêves d’enfant derrière moi. Les années sont passées. adulescente bien plus tôt que les autres, j’ai subi des coups durs. Psychologiquement je n’étais pas prête. Mais, j’ai appris à me relever.
Jusqu’à ce maudit jour où un mec a décidé d’enflammer tout le monde arabe.
Jusqu’à ce maudit jour où ma vie a basculé définitivement dans les flammes de l’enfer.
Parfois, je reste des heures entières à imaginer ma vie si il n y avait pas eu tout ça. Je fixe le plafond comme si il allait me faire remonter le temps. Comme si des ombres allaient se former et m’emmener avec eux pour explorer les recoins de ma vie.
Ces jours heureux.
Maman est suicidaire. Elle a fini à l’hopital. Maman est triste et je suis loin, et je ne peux rien. Je n’ai pas d’argent, je n’ai pas de travail pour pouvoir l’emmener loin de tout ça.
Mon père, à la retraite, parle comme si il allait mourir du jour au lendemain. Je n’ai pas de fiancé pour pouvoir faire rêver mes parents.
Aucun homme ne veut de moi. Je les répugne au plus profond de leur être.
Avec le temps j’ai appris à avoir un sale caractère pour ne pas laisser entrrevoir ce côté sensible et gentille. Trop bonne, trop conne, c’est comme ça que je m’étais faite avoir il y a quelques années.
Depuis je ne baisse pas la garde et j’ai peur des personnes qui m’entourent.
Je voudrais tellement connaitre le bonheur, je voudrais tellement avoir un travail qui me plait, je voudrais tellement qu’un homme se retourne sur moi et qu’il me trouve belle au réveil, au petit dejeuner, a midi les week end où je ne me coiffe pas. Ou même les fois où je pleurs.
Je voudrais que quelqu’un me prenne dans ses bras pour m’emmener loin de tout ça. Pour revenir dans mon abricotier et penser aux trésors cachés de l’Histoire. Faire un bisou à mon papa avant de dormir et écouter ma maman me raconter les 365 merveilleuses histoire de jeannot lapin.
Je voudrais avoir huit ans à nouveau.
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J’ai rencontré R. complètement par hasard l’autre soir. Je ne savais même pas qu’il était ici.
Il m’a dit que j’étais toujours aussi belle et souriante. Il m’a dit qu’il pensait souvent à moi. Et il m’a demandé avec beaucoup d’humour si j’avais changé d’avis.
Revenons quelques années en arrière.
J’étais folle amoureuse de J. et je ne voyais personne d’autre. R. m’aimait beaucoup, il était très gentil avec moi. Je me souviens qu’à cette époque là les MP3 faisaient fureur. Chaque mardi soir il me faisait écouter des chansons qui parlaient d’amour. Et pendant ce temps là, je me plaignais encore et toujours de J.
C’était assez gênant comme situation.
Aujourd’hui.
Je vais avoir vingt cinq ans et ce mec veut toujours être avec moi.
C’est assez bizarre de s’accrocher comme ça. Je pensais que j’étais la seule à avoir cette faculté idiote de m’accrocher aux amours impossibles.
R est loin d’être moche, il a beaucoup de talent et a fait une très grande école en communication.
Ah, et la moitié des filles que je connais veulent être avec lui parce que…
il est millionnaire.
Je veux dire millionnaire par héritage. Ou bien comme on dit de nos jours "c’est un fils de"
C’est vrai que ça arrangerait pas mal de choses dans ma vie. Mais il se trouve que je ne suis pas comme ça.
C’est assez frustrant d’ailleurs.
Je crois en l’amour.
Je ne pourrais jamais être avec quelqu’un à cause de son argent.
Y a un truc qui cloche ?
Je veux dire dans le fait de vouloir croire en l’amour après toutes ces déceptions…
Qu’est ce que je pourrais écrire qui n’a pas été écrit ici?
Que je suis blasée, que je suis triste, que j’aime quelqu’un qui ne m’aime pas.
Je tourne en rond depuis des années. Je tombe amoureuse une fois tous les cinq ans et une fois tous les cinq ans je me prend un rateau. Un vent. Enfin appelez ça comme vous voulez. Je crois bien que j’ai un sérieux problème. Je fais semblant de gérer, que tout va bien. Mais en fait, rien ne va.
Niveau sentiment, je suis une quiche, je suis nulle. Je ne sais même pas ce que ça fait de coucher avec un homme qu’on aime vraiment. Je trouve cela bien inquiétant à 25 ans. C’est vrai quoi, de l’autre côté de la mer, la plupart de mes potes sont mariés, ils ont même des enfants. Moi je suis là, célibataire, éternellement célibataire, vivant dans le passé et tombant amoureuse du MAUVAIS type.
Les mecs gentils, ceux qui font attention à moi, ceux qui me disent "mais tu es belle, mais tu es forte". Eux, je les envoie balader. A peine un bisou, si étape du bisou il ya, qu’ils ne m’intéressent plus.
Alors quand j’y pense, quoi de nouveau ?
Mon coeur qui se meurt d’aimer encore quelqu’un qui ne m’aime pas.
Je suis amoureuse, comme d’habitude, toujours de la mauvaise personne.
La nouveauté c’est que c’est un mec adorable. Je n’arrive pas à lui trouver quelque chose qui cloche. Il est gentil, j’ai toujours de ses nouvelles, il me considère comme une de ses meilleures amies. Friendship zone for ever and ever and ever.
Ou c est peut être moi. Peut etre qu’en fait je suis lesbienne, que je ne le sais pas encore.
Finalement, les deux avant lui, n’étaient pas si mal que ça. Je pleurais pendant des mois mais au moins, je pouvais avancer. Enfin avancer vers quoi en fait ? Vers l’autre rateau. Le "je ne sais pas comment te le dire mais je ne partage pas ces sentiments" Avancer vers une illusion.
Alors avec le temps voilà, j essaye de coller à l’image de cette fille complètement folle. Quand on m’a engagé à la télévision, on m’avait dit que pourtant… pourtant j’étais belle. On m’avait dit un jour, pendant la coupure pub, que j’avais beaucoup de talent. Que je pouvais peut être même devenir animatrice.
Et puis, je ne me suis pas accroché. J’ai démissionné. Je n’en ai même pas parlé à mon patron qui pourtant était vraiment adorable.
J’ai eu une brève aventure avec un type connu. Enfin c est plutôt mon ex, qui le connaissait. Mais finalement j’ai effrayé le phénomène et je me suis lassée de lui.
Maintenant je fais des études pour devenir prof. J’ai voulu trouver un équilibre dans la société. Etre utile tout en restant modeste.
Arrêter de voir grand , juste voir assez pour vivre, gagner sa vie, se ranger, épouser quelqu’un et avoir des enfants.
Ce nouveau mec, je l’ai rencontré par hasard. Parce que je ne crois pas au destin, même si il est tentant, j’ai su tout de suite qu’il allait changer des choses en moi. Pendant longtemps j’ai arrêté de parler de moi, comme si il fallait que je me cache dans le noir pour qu’on ne voit pas toute ma noirceur. Mon obscurité. Mes démons.
Et puis lui il est arrivé et avec toutes la naiveté du monde, il a réussi à me faire ressentir des choses que je pensais disparues.
Ce fut une vraie délivrance, une effusion de "moi" de "je" de "moi" de "je". Je lui ai raconté toute ma vie.
Depuis j’ai arrêté toutes mes conneries.
L’alcool, le sexe, la débauche.
Je suis presque devenue bonne soeur.
Bordel, je suis amoureuse. Je me réveille en pensant à lui et je souffre quand il passe des nuits à me raconter sa vie. Quand il me dit qu’il est content de me parler, qu’il m adore, que je suis l’une de ses plus belles rencontres de l’année.
Moi, je pleurs.
Il ne le sait pas et ne comprendra surement jamais pourquoi je suis si "borderline" quant il s’agit de lui.
Parfois, je le soupçonne de tout comprendre, de jouer avec moi. Mais moi, je ne sais pas jouer. Je n’ai jamais su jouer.
Mais bon, il ne m’aime pas.
Peut être qu’un jour il fera partie de ces mecs qui me diront que j’étais bien mais qu’à cette époque là, il n’avait pas bien la tête sur les épaules
pour comprendre, qu’il regrette et tout ça et tout ça et tout ça.
C est toujours la même histoire. J’attends qu’il me dise quelque chose qui me fasse du bien mais il ne le dira jamais, mais j’attends…
Pendant ce temps là, la vie passe et elle, elle n’attend pas.
]]>Qu’est ce que j’aurais pu faire de plus ?
J’ai tout donné. Pour te rattraper, j’ai couru pendant trois ans après notre passé. J’ai passé trois ans à revivre notre histoire, à me dire que ce n’était pas possible. A entendre les amis qu’on avait en commun me dire qu’on était fait pour vivre ensemble. A me faire claquer quand je pleurai. A me faire culpabiliser quand je n’y pensais pas.
Je suis perdue. Dis moi ce que je dois faire de ma vie. Je voudrais tellement que tu me le dises.
Qui d’autre pour croire en moi. Qui d’autre pour savoir que je me cache sous une carapace de conneries sans nom. Qui d’autre pour comprendre que j’ai besoin
C’est dur de prétendre que tout va bien quand, trois ans après, tout va toujours aussi mal.
C est dur de prétendre que tout va bien, quand je sais que toi aussi… Tu penses encore à moi.
Je le sais, je l’ai vu. Je l’ai trouvé par hasard.
Je ne peux pas me consoler dans les bras d’autres hommes. Je ne peux pas être heureuse avec quelqu’un d’autre.
J’ai essayé.
C’est long. Ca fait peur. Et puis, je ne peux pas. Et puis tu sais, personne ne veut de moi.
Tu croyais que je mettrai deux semaines à retrouver quelqu’un. J’en suis à trois ans. Et avec toi, toujours au fond de mon coeur.
Je suis devenue folle. Un peu maniaque sur les bords. Complètement jetée.
Tu me manques. J’ai tout perdu quand tu es parti.
Je sais que tu comprendras tout ça, dans plusieurs années.
Un soir tu penseras.
Quand elle te fera chier pour un euro de plus ou de moins. Parce qu’elle range trop bien ses affaires. Parce qu’elle décongèle des cuisses de poulet. Parce qu’elle a les cheveux qui tombent raides. Quand elle te dira que les arabes font chier et qu’ils feraient mieux d’aller habiter ailleurs.
Tu penseras…
Tu penseras que c’était mieux avant.
Quand c’était le bordel. Quand on ne dormait pas. Qu’on faisait tout à la dernière minute. Qu’on baisait sur les cours. Que la saint Patrick n’attendait pas. Que j’accrochais des mots doux partout dans ta chambre en attendant ton réveil.
Quand on s’en sortait comme des rois.
La belle équipe.
Toi et moi.
Un soir tu penseras...
Quand ce sera trop tard. Quand j’aurais disparu dans une carrière professionnelle que je n’aime pas. Quand je serai rien d’autres qu’une pauvre petite fille qui avait des rêves de jeunesse…
Travailler dans le cinéma. Devenir la plus grande actrice de tous les temps. Te faire les plus beaux des enfants. T’aimer à la folie.
Et te serrer dans mes bras jusqu’à la mort.
Qu’est ce que j’aurais pu faire de plus....
Ton Aziza.
]]>Je suis cassée.
J’ai l’impression qu’on m’a ouverte de partout, que toutes mes faiblesses refont surface. Et je m’enfonce de nouveau dans un long tunnel noir dont je n’arrive pas à voir le fond. J’aimerais parfois m’empoisonner et écouter les derniers battements de mon coeur, me regarder de l’extérieur et dire comme ma mère le répète à tout bout de champs "Oui ma fille tu n’es rien d’autre qu’une grosse merde"
Qu’est ce que j’ai fait de ma vie ? Des études supérieures en courant après mes rêves…
Dans dix jours, je suis à la rue. Qui viendra me sauver cette fois-ci ?
J’aimerais entrer dans un conte de fée, qu’il m’arrive quelque chose de magique.
Bien sur j’ai perdu foi en l’amitié, bien sur j’ai perdu foi en l’être humain. En ce moment, je vois beaucoup d’inconnus. Ces relations m’obsèdent. Rencontrer un peu de surface humaine me réchauffe parfois le coeur.
Des fois une silhouette m’attire et je me dévoile un peu. Femme fatale, en fumant ma clope, je déclare qu’avec moi ce n’est pas possible. Que les rêves d’amour ne peuvent pas se réaliser. Et je suis heureuse de briser des espoirs, je jouis d’être la dernière des pétasses.
Des fois je me parle. Je me parle toute seule. Je me crie dessus. Je me traite de conne. Je m’endors en pleurant. Et je me réveille à moitié étourdie.
Je suis cassée, on ne peut plus me réparer.
]]>Alors c’est ça. Ca se passe comme ça. Pas de téléphone qui sonne, pas de texto affolé. Ma mère qui répond à la place de mon père sur skype et tout un univers qui s’écroule. Elle me dit "ça ne va pas très bien". Je reprends alors mes réflexes de petite fille et je dis l’air de ne pas comprendre "ici ça va très bien". Ma mère poursuit "Il est aux urgences" Et moi, qui continue, inlassablement "Il fait chaud aujourd’hui". Et je me mens, je vois toutes mes angoisses défiler sous mes yeux.
Je suis Alice au pays des cauchemars et il n’y a pas de lapin blanc qui pourrait me sortir de là. Alice au pays des cauchemars bien réels.
Puis la conversation prend fin. Et je m’écroule. Et je pleurs aussi fort que mes poumons me le permettent. Je pleurs comme je n’ai jamais pleuré.
Ma plus grande peur en train de se réaliser si tôt. Comme si il fallait que les drames s’enchaînent dans ma vie. Comme si quelqu’un quelque part avait décidé de faire de moi une tragédie grecque.
Hédi se pointe chez moi. Je m’écroule entre ses bras. Il me dit dans notre langue maternelle, qui est en fait paternelle dans mon cas : "Mon amie est forte, elle l’est. Mon amie est plus forte que tous les hommes de la terre". Et moi, je continue à pleurer. J’ai l’impression qu’une enclume m’est tombée sur la tête.
Aphasie. le verdict est tombé. Demain ils lui feront un IRM
J appelle Amenallah sur skype et la voix complètement brisée, je lui demande de m’expliquer ce qu’est une Aphasie. Il s’exécute, il essaye de me rassurer mais il n arrive pas à me mentir. Je perçois dans sa voix de jeune médecin que des jours encore plus sombres nous attendent.
Ce soir j’ai besoin de mes amis. La moitié dort déjà…
Alors je prends mon gilet et je sors me promener dans les rues de ma ville. Je croise Samuel, les yeux gonflés, il ne me voit pas. Alors comme il faut péter un cable, comme je vais mal, je lui dis d’aller se faire foutre dans un texto très élaboré. Il ne répondra pas.
Je rentre chez moi. Je m étale sur mon lit. Je pense à mon passé et à mon futur. Je pense à ce que mon père doit penser de moi.
Je vois mon père et ses blagues à la con. Mon père et sa gentillesse débordante. Mon père et sa sévérité apparente. Mon père dans sa tenue de militaire. Mon père en sage diplomate. Mon père siégeant à l ONU. Mon père et ses cartes postales. Mon père en Allemagne, quand j étais petite, me prenant la main pour traverser un lac gelé. Mon père me prenant la main pour m’emmener l été dernier à l’aéroport. Mon père me tendant sa joue pour que je lui glisse un bisou furtivement.
Parce que dans ma famille, on ne se dit pas "je t aime", on le sait.
Y’a un bouquin qui s’appelait Kamo quand j étais petite. Le meilleur ami de Kamo sombrait dans un long coma, alors tout le monde pensait à lui tout le temps pour qu’il s’en sorte. Je me suis fait du thé. J’ai pas dormi. A quatre heure du matin, j’ai envoyé un texto sur son portable "papa courage. Je t aime. bisous. ta fille abir". Mais si ça se trouve il ne sait déjà plus lire. Si ca se trouve il n a meme pas son portable.
J’imagine mon père entre les murs froids d’un hopital. Coincé dans sa tête avec ses pensées. Ce grand orateur, seul dans sa tête avec ses pensées.
Je m’endors en pleurant et je me réveille les larmes aux yeux.
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Quand j’ai vu samuel, je me suis dit quel prénom étrange, puis cest pas vraiment la saison à faire l’amour, moi mon coeur est chrysanthème et puis mon ame est triste.
Quand j’ai vu samuel, samuel m’a dit "t approches pas trop de moi", moi j’ai pas écouté tu vois...Quand j’ai vu samuel je me suis dit c’est quoi ce prénom à la con, sorti d’un autre temps. Il est comme un parfum de nocturne qui aurait le gout des levé des jours, la liberté au bout des doigts entre le marteau et l’enclume, c’est comme rouler sans le permis.
Quand je l’ai vu, ça m’a fait comme un bras d’honneur,il est beau comme un accident de bagnole, l’insoumission qui dit « je n’ai ni Dieu ni Maître ni qui que ce soit ». Il a le gout de la mer, l’ivresse de la vodka, la folie de la tequila. C’est comme un train qui s’égare mais qui ne s’arrête pas au bout des gares.
Samuel c’est pas le bon mais mon dieu ce que c’est un bon coup.
"Explique moi comment c’est possible ? Pourquoi je ne suis attirée que par des types qui me font du mal?"
"Je crois que les mecs qui ne sont pas des relations à problème ne t’intéressent pas, enfin c’est ce que j’ai remarqué. brabbi même en tunisie, jaafar, nomal ? max, normal ? Tu veux en faire quoi ? Les réparer ? Ca se répare pas les gens, de toutes les façons même si t’en répares un après il va te souler. Tu voudras en prendre un autre atteint. Encore une fois. Après toi tu évolues dans un milieu où y’a que ça, des artistes. T’es pas chez les nudistes du cap d’agde"
]]>d’être à Bac + 5 et de ne pas trouver de job et ce qui est encore + injuste c’est de n’avoir même pas de lettre de refus.
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A dix huit ans, on fumait des mentholées pour embêter les hommes assis dans les cafés. Parce qu’on pensait qu’on était assez avancé pour pouvoir faire reculer cette mentalité à la con qui voudrait qu’une femme fumant une clope soit une pute. J’y croyais dur comme fer et tant pis pour le cancer. Je mettais ma jupe et mes grand décolletés uniquement pour choquer. On traînait en groupe dans la cave de Carrefour les vendredi soir, et on allait tous payer nos conso à la même caisse, pour choquer. Nous étions intouchables. Les injures des drogués à la religion effleuraient à peine nos oreilles. A cette époque là, on se sentait vivre. Il y avait un goût d’interdit dans notre jeunesse tunisienne, un goût de liberté volée.Moi rentrant à 3h du matin dans la maison familiale complètement bourrée, ça faisait rire le vieux d’en face qui ne dort jamais. Ca le faisait rire… Il savait qu’au fond, ça lui rappelait, sa jeunesse, à lui. Et parfois il me souhaitait une bonne nuit.
Je pensais réellement que l’extrême, c’était l’étape à suivre pour faire avancer le regard que les tunisiens portaient sur sa jeunesse. Je voulais être libre et que plus personne dans la rue ne me siffle ou ne me traite de pute parce que je mettais de haut talons. Je me voyais déjà élever mes enfants avec les enfants de mes potes et perpétrer ainsi la tradition des tunisiens bons vivants. Souriant et amicaux, toujours dispo pour un petit verre entre amis.
Un jour, il y a eu une Révolution. Cela aurait du être la nôtre. Cela a été la leur. Appropriée, torturée. Mais ce qui m’attriste le plus c’est que mes enfants ne connaîtront jamais ce simple et pur bonheur d’être jeune dans une Tunisie Moderne
Mars 2011, j’ai retrouvé de vieux écrits :
Elle savait qu’elle avait ses défauts et que parfois, il était dur pour les autres de la suivre. Elle avait ses délires et son petit monde. Mais elle faisait tous les efforts possibles pour que son petit monde tienne droit. Elle faisait tout son possible pour voir le sourire sur les visages de ceux qu’elle aimait. Quand elle était petite sa mère se plaignait souvent "Celle-là préfère ses amis à sa famille" A cette époque là, la famille exigeait qu’elle soit parfaite, les amis l’acceptaient avec son vrai visage. Il n’y avait pas de violences verbales, pas de mots méchants. Il y avait juste de la sincérité dans ce qu’ils entreprenaient. Un jour d’adolescence, elle se perdit dans un monde qui n’était pas le sien. Elle s’y plut pendant un petit moment. Pourtant au fond d’elle, elle avait toujours su que ça ne durerait pas et qu’elle ne les ferait pas rire éternellement. La fofolle du groupe, c’est ce qu’il fallait qu’elle soit. Après tout, il y avait déjà la sexy, la belle, la rigolotte et la maman. Elle ne pouvait prétendre entrer que dans cette case là : la fofolle.
Que se passerait-il quand elle arrêtera faire le pitre ? Quand elle arrêtera d’être la fofolle du groupe ?
Cette question a envahit son esprit pendant des années. Des années au cours desquelles, elle se déguisait. Elle savait que sous son masque, personne ne pouvait prétendre la connaître. Elle se camouflait, redoutant que ce terrible moment n’arrive.
Elle lisait la conversation qui défilait le long de son écran. Essayant de se mettre en posture de Yoga pour calmer les battements de son coeur, elle songeait : "Peut être que quelqu’un il y a très longtemps avait décidé que cela se terminerait ainsi."
Elle fit un copié coller pour ne jamais oublier ce moment où un poignard se tenait enfoncé profondément dans sa poitrine. Elle fit un copié coller pour ne jamais oublier la douleur, la trahison puis la haine. Une chose était sûre : 2011 était définitivement une année merdique. Après avoir pleurer, elle décidait qu’il était grand temps de passer à autre chose. Elle n’avait plus dix huit ans et ces conneries de lycée, elle n’en avait pas besoin.
Mais ses yeux traînaient toujours sur la discussion et tout d’un coup, relisant le tout, elle s’exclama "Merde, qu’est ce qui ne va pas avec mon surnom?"
Elle s’allongea, fixant fortement le mur en face d’elle. Qu’allait-elle faire maintenant ? Tony Soprano, entouré de sa famille, la regardait avec insistance. "Sois proche de tes amis mais encore plus proche de tes ennemis".
-"Finalement, je suis comme toi. Une pauvre nana perdue dans un monde qui n’est pas le sien"
Puis, elle explosa de rire. Elle se rendit compte du ridicule de la situation. Elle parlait à un personnage de série sur un poster.
Elle se releva, chercha son paquet de clopes. Un homme mourrait du cancer sur l’emballage. "Vaux mieux mourir d’un cancer jeune que de savoir que ses amies sont de parfaites conasses" pensa-t-elle l’espace d’un instant. Pas de briquet en vue, elle alla allumer les plaques chauffantes. Et debout, elle attendait que la cigarette s’enflamme. Elle attendait, comme elle l’a toujours fait. Droite et digne, plus rien ne pourrait encore gâcher son bonheur, son avenir. Elle repensa au garçon qu’elle avait rencontré la veille. Il l’avait rajouté dans ses contacts fb et visiblement, son surnom ne le dérangeait pas lui. Et, l’air de rien, elle était bien invitée le lendemain à un barbecue. Mercredi, elle commencera son tournage entre les dunes de Dunkerque. Son premier vrai tournage avec du matériel de pro.
C’était peut être tout simplement une nouvelle vie qui commençait.
Mais, en allant se coucher, elle ne put s’empêcher de songer : "Moi, j aime mon surnom facebook"
Il me dit que je suis belle, intelligente, "beaucoup trop belle" et que par conséquent, il ne veut pas s’engager. Il dit que je serais capable de le planter pour n’importe qui d’autre. A une époque, j’étais beaucoup trop moche pour intéresser qui que ce soit, aujourd’hui je suis "trop belle". Qu’est ce que je dois faire pour être normale aux yeux de tous ?
Hier le mec que j’héberge depuis bientôt trois mois m’a dit "Je ne comprends pas, tu les fais tous tomber, ils te tournent autour mais à un moment donné ils ne sont plus là. Pour eux, t’es pas seulement un plan cul parce qu’ils te rappellent , mais y’a un truc qui coince et je ne sais pas quoi." Et il a rajouté "en tant que mec et hétéro, je ne comprends pas car tu es adorable"
Et pendant toute la route, après avoir lu le texto de l’autre con, j’ai pensé à Julien et à son psy à la con qui peut déclarer que je suis une personne malheureuse. Et à ce moment là, j’ai regardé ma vie n face et je me suis sentie profondément malheureuse et triste. Alors j’ai décidé de le rester pour le reste de l’après midi et d’arrêter de sourire aux inconnus. J’ai atterri au musée à République Beaux Arts. Bien sûr, le musée m’a rappelé mon ex Sebastien et bien sûr je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux et de lancer un coup d’oeil à notre ancien appartement. Il pleuvait et mon brushing s’est défait de partout avec le vent. "Trop belle", je me suis regardée dans le noir d’une voiture qui passait et je me suis trouvée juste pitoyable. Toujours en train de me plaindre. Julien a raison, bon sang, il a raison. Je suis juste pitoyable.
Le musée sentait le renfermé comme d’habitude. Y’avait des mecs et des femmes en groupe, des potes, des enfants. En marchant dans les allées "arts du moyen âge" j’ai entendu un homme dire à sa femme "Bof je suis pas très moyen âge y’a que des trou en bois, je suis plus époque romaine, les jarres y’a que ça de vrai".
Je me suis imaginée en couple avec un mec qui me dirait ça. Je me suis dit que finalement j’étais peut être mieux célibataire
En rentrant, un mec m’a arrêté dans la rue en me disant "Voilà une femme bien charmante et élégante" , j ai baissé les yeux et je me suis tirée. Il a crié "Je n’ai même pas le droit à un sourire?" Et alors, je me suis retournée et j’ai dit "Pourquoi les hommes fuient-ils?" et, je suis partie.
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Il m’attire et me fait perdre la tête. Je l’ai rencontré un soir dans un bar et je lui ai fait du rentre dedans sans même mesurer les conséquences que pouvaient avoir mes actes. Dans une autre vie, il aurait été l’homme idéal. Mais il se trouve que je sais qu’il me ment. Je ne sais pas quelles sont ses raisons mais avec dix ans de différence, tout est possible. Je me dis qu’il faut que j’arrête. Je m’en veux d’avoir passé une nuit avec lui sans chercher à en savoir plus.
Ces échanges de texto, je sais que ça va finir par me détruire. Niveau névrose, il a atteint un stade plus élevé que le mien. Parfois ça me fait rire. Comme si il n y avait que les hommes bizarres et les histoires tordues qui m’attiraient. Un jour il me dit qu’il veut me voir, le lendemain il n’est plus là pendant des jours et des jours. Et il finit par revenir. Ca me rend dingue.
C’est plus fort que moi, je continue à penser à lui. Tout le temps. Je veux m’endormir à ses côtés et me réveiller entre ses bras. Pour une fois que j’avais trouvé quelqu’un avec qui le courant passait bien. La vie est mal faite.
Et quand je pleurs, car je finis toujours par pleurer, je pleurs les amours passés, les amours ratés, les amours impossibles. Les petits cons, les abrutis, les connards. Je te pleurs toi, toi qui a pris mon coeur et qui a oublié de me le rendre en partant. Je bois. Pour me défendre la nuit tombée quand mes démons prennent le dessus et que je deviens qu’une vulgaire jeune femme parmi tant d’autres. Quand je fais croire aux gens que je peux maitriser mon monde, alors qu’il ne fait que s’écrouler entre mes jambes qui voudraient que tu les prennes une dernière fois pour y glisser ton venin de salopard. Je préfère quand je vomis ou quand je m’endors au détours d’une ruelle en pensant que le tueur de la deule aurait du me prendre moi. Et pas eux.
En sombrant entre les bras de Moprhée, je me déclare salope dans le monde des putes.
J’ai tué mes copines entre deux voyages, deux amants, deux secrets. J’ai tué mes parents dans des crises freudiennes sans nom.
Et j’ai tué la fille que tout le monde connaissait, à coup de fond de teint, de paillettes et de caméras.
Je n’ai jamais été aussi nue, remplie de défauts, coloriée de noir qu’à travers tes yeux. tes yeux qui me croisent parfois. Et ta bouche, ta bouche que tu n’ouvres même pas pour me saluer.
Si tu savais, je ne t’aime plus. Je ne t’aime pas.
J’écris avec mon coeur pour ne pas sombrer.
Je fume avec mes poumons pour ne pas mourir trop tard.
Et je bois avec mon foi pour qu’il reste le seul organe fonctionnel dans ce putain de corps.
Je suis allée prendre un bain chaud. Y pleurer à grosses larmes. Fallait que ça explose au bout d’un moment.
Je vais parler avec mon coeur et au cas où des paroles suicidaires peuvent se refléter dans mes paroles : je tiens à dire à tous : non je ne passerai pas à l’acte, ne m’envoyez pas la police.
Sous mes grands airs, je suis simplement quelqu’un d’hyper sensible. Mes paroles dépassent souvent mes actes.
Je ne veux pas qu’on me perçoive comme quelqu’un de névrosé, malheureux ou complètement paumé. C’est faux.
J’essaye de remonter la pente d"une rupture douloureuse, beaucoup trop douloureuse pour moi car violente. Trop violente. Sebastien mène une vie de rêve. Je lui ai donné tout ce courage et cet espoir qu’il partage aujourd’hui avec d’autres. Et ca me blesse.
Notre amour n’était pas parfait, mais je crois que je mérite mieux qu’une suppression totale dans sa vie. J’aurais aimé rester une bonne amie, j’aurais aimé un joyeux anniversaire, ou un j’espère que tu vas bien.
J’essaye de remonter la pente de la rupture beaucoup trop sentimentale que j’ai vécue avec mes parents. Je les adulais, je les écoutais, je faisais tout ce qu’ils voulaient. J’étais parfaite même si être une artiste était à la base, une tare pour eux. J’aurais aimé qu’ils soient fiers de moi et j’aurais aimé voir briller au fond de leurs yeux beaucoup de fierté. Aujourd’hui quand ma mère m’envoie un e mail c 'est toujours la même chose, me dire qu’à mon âge elle était mariée et diplomée. Habitant aux usa. Alors, comme je suis nerveuse, je réponds, je me défends, je défends mon parcours, mon choix de vie, et comme une petite fille, j’attends qu’elle me dise pour la première fois de sa vie qu’elle m’aime. Mais ca ne vient pas. Et pendant ce temps là, sur skype, mon père, je l’entends parler avec sa nouvelle campagne. Comme si de rien n’était. Dans la maison, jadis, familiale, la maison qui a bercé tous mes rêves d’enfants.
Et enfin j’essaye de remonter la pente de ma rupture totale et définitive avec la Tunisie et… bien sur, mes amis. Je promets à la bande qu’on se reverra un jour. Je leur dis de ne pas s’en faire, je leur dis que demain sera un jour meilleur. Mes statuts facebook, sont là, pour faire
Et tous les jours, je vois mon pays s’enfoncer dans une dictature religieuse et tous les jours je fais mine de ne rien savoir. Et j’encaisse : les menaces de mort, les vidéos de massacre, les femmes qui pleurent, les enfants égorgés en syrie… Et les deux petits corps des fillettes retrouvées dans l oued en Tunisie. Et ces barbus qui crient "allah akbar" comme si allah pouvait être quelque chose de bon après tout ça, et dans leurs yeux la folie à l état pur.
Je veux bien croire que je suis une grande rêveuse. D’ailleurs, je le suis. Depuis que j’ai rencontré Samuel, je suis entrée dans une nouvelle phase que je ne connaissais pas. Me demander comment peut on se sentir aussi attachée à quelqu’un qu’on a dragué un soir au bord d’un bar… Il ne me quitte pas. Son image m’obsède.
Et comme une petite conne, je l’ai rejeté. J’avais peur que le rideau tombe, j’avais peur qu’il comprenne mes souffrances profondes, j’avais peur de lui faire peur.
Peut être que le psy de Julien a raison. Peut être que tout ce que je pourrais faire subir à quelqu’un c’est une destruction.
Peut être que c’est ce que ma situation a déclenché chez seb, peut être que je ne suis pas faite ni pour l’amitié, ni pour l’amour.
Parfois j’aimerais être un monstre sans coeur; vivre sans sentiments.
]]>Chapitre I : Le Brun
Je baisais partout. Sans préléminaires. Droit dans les yeux niant toutes émotions particulières. Une bête humaine répétant inlassablement les mêmes mouvements. Je vivais le moment de sa jouissance comme une délivrance personnelle. Et puisqu’il m’aimait si fort et que je n’aimais que ce salopard de brun, je me suis mise à détester mon corps, mes cris, mes seins, mes fesses et même mes petits doigts de pieds. Puisqu’il m’aimait tant.
Le clope. Je n’aimais pas non plus. Le rituel de fin, tiré de je ne sais encore quel film barbant… Jamais compris.
Pas de calins. Jamais de câlins. Tant mieux.
Je croyais guérir.
J’ordonnais. Il obéissait. S’il avait ordonné une seule fois alors j’aurais été à ses pieds. Comme je le suis pour ce salopard de brun . La seule personne que j’ai aimée. A ce qu’il parait je n’ai pas le physique de l’emploi. J’ai un nez trop gros pour monsieur.
Flash back. Je me revois encore, lui allongé dans son lit comme un con et moi assise à son bureau.
"Tu sais pourquoi on n’est pas ensemble?"
"Pourquoi?"
"T’as un gros nez"
2007. Réelle histoire. Dans sa chambre en pleine révision de je ne sais plus quoi pour le bac. Quelle pauvre petite conne j’étais et je suis. Monsieur veut la perfection mais Monsieur vient toujours pleurer dans mes jupons quand ça ne va plus avec les filles. Monsieur veut se la péter devant ses potes alors il me descend devant eux et vient s’excuser comme un lâche après. Et je sais que Monsieur ne racontera jamais à personne notre plus beau secret. Le seul que j’ai pu et pourrai tenir. Il en va de ma survie dans ce putain de monde. Monsieur le brun, je vous hais tellement fort. Je crois que des âmes similaires comme les nôtres n’auraient jamais du se rencontrer.
J’étais si bien avant de vous connaitre. Une bonne petite fille tunisienne vierge avec un mec depuis six ans.
Toi, l’ami et non le Monsieur, t’aurais du me protéger des autres. Tu ne l’as pas fait. Je t’en veux trop. Avec toi c’était beaucoup plus facile. Si seulement je pouvais remonter le temps.
Tu me l’avais dit qu’avec elles ça se finirait comme ça.
Putain… Ca en a mis du temps. T’avais raison. T’as toujours raison sur tout. Ca me tue.
Contrairement à lui, je n’ai jamais voulu faire de mal aux mecs qui me tournaient autours. Ils me répugnent meême, alors hors de question de les collectionner. Il leur suffit de me demander un rendez vous pour qu’ils ne soit déjà plus intéressant.
On joue tous dans la vie.
Chapitre II : Le Blond.'
Jusqu’au jour où son corps ne m’a plus intéressé. Je me transformais peu à peu en grosse vache ruminante. Du matin au soir des images de nourriture me traversaient la tête. Quand la bête en moi avait fini de se délecter, je descendais les cinq étages bien décidée à revenir le sac plein de courses. Je jouissais de la nourriture, sucrée, salée. Je mélangeais le tout et seule la table muette était témoin de mes excès d’orgasme culinaire. Puis, je pleurais.
J’habitais avec lui. Il s’installait. Il bouffait mon espace personnel. Il bouffait ma liberté. Il bouffait ma bouffe. Il bouffait mon argent. Mais au final il me faisait toujours jouir.
Il voulait des gosses, carolina et je ne sais plus quoi d’autres comme prénom farfelu. Je m’en tapais comme du jour de la naissance du Christ. La coloc' c’était un moyen pour moi de payer un loyer moins cher. Ces histoires d’amour passionnel ne m’intéressait pas. Je crois que ça me faisait peur. Je n’osais pas me l’avouer mais j’étais attachée.
Il était comme mon meilleur ami. Un meilleur ami qui me baisait de temps en temps.
Un jour il a compris et il m’a tapé. Ce n’était pas volé. N’importe qui m’aurait frappé dessus.
Puis, il a pris un pack de bière et a filé. Ca l’a détruit. Complètement détraqué dans sa tête. Il me l’a dit.
J’ai pleuré et je me suis mise à l’aimer.
Trop tard. Trois ans pour ça. Bien fait pour moi au fond.
Chapitre III : Moi et lui, indissociables
Qu’est ce que je peux rajouter. J’ai été une meuf atroce.
J’ai voulu me tuer. M’enfoncer des couteaux dans le corps pour ne plus avoir à souffrir et à faire souffrir.
J’en ai besoin.
J’ai grandi et maintenant plus personne ne peut me fixer de limites. Je vais devenir une putain de grande femme. Je ne sais pas comment mais je le jure.
Chapitre VI :
L’amour n’existe pas.
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Ma vie dans des cartons que je n’ai plus le temps de défaire. Entassés au coin d’un mur quelconque, encore un. Avant celui d’après. Je ne sais plus où j’ai foutu mes photos d’enfance, les couverts de mamie et le dernier poster qu’on m’a offert. C’est pas tellement grave, je verrai ça une autre fois. Avant la fois d’après. Et, je grandis. Et, j’apprends. J’apprends à dissimuler mes peurs, mes angoisses et mes crises incertaines à bout de gros scotch noirs. Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Raphael, je le murmure à mes cartons et chaque souvenir d’enfance m’émerveille. Et je continue, inlassablement à conserver des mots d’enfants collés dans des agendas de grands. Parce qu’il le faut, comme si ma survie dans ce monde étrange en dépendait. "Divers", celui là pue l’humidité et les poussières d’album photo. Des visages sur lequel je ne saurai plus mettre de noms. Sauf, peut être bien le tien. Parti trop tôt dans un autre type de carton.
"Affaire ETE", "Affaire HIVER", on zappe les autres saisons. Comme si elles ne méritaient pas leur nom sur tous les cartons du monde. Comme si le printemps étaient trop beau pour être amoché à coup de cutter et que l’automne était trop court pour être effeuilleté.
"ETE 2006".. Un dernier aurevoir teinté de regret
"Hiver 2007"Je m’en rappelle comme si c’était hier. Décembre en été.
"2008-2009-2010-"
Je jette encore un regard sur le coin de la pièce. Je te vois quelque part, perdu entre mes cartons mal fermés et mes bagages mal rangés.Tu es l’hiver, l’été, le printemps et l’automne. Tu es la vie, le bonheur. Tu brilles au fond de mes yeux et bientôt tu seras la larme que tu avais promis de ne jamais être.
J’ai vu le futur dans un autre coin de la pièce. C’est comme le présent mais avec beaucoup plus d’espoir.
J’ai envie parfois de t’y voir mais j’oublie déjà que le carton automne 2011 n’existe pas en 2020.
Sur musique piano de : Domenico Curcio - Petite Valse
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J’ai envie de vomir. Partout autours de moi. Sur le monde.
Je ne sais pas ce qui se passe. Je deviens folle, tarée. J’ai plus d’âme et j’aimerais ne plus avoir de conscience. Je comprends rien. Je voudrais que tout redevienne comme avant.
Je sais que je suis sur une scène de crime. Je ne sais pas qui a commencé, il faisait nuit. Je revenais de soirée. J’aurais bien aimé baiser avec le type qui m’a ramené tiens. J’aurais été de meilleure humeur.
J’ai poussé la porte de chez moi. C’était pas fermé à double tour. Bizarre. Je suis allée à la cuisine:
Deux bouteilles de vin et une bouteille de rhum vides.
J’ai pas pu me retenir de penser à cette fois là. Cette fois là où j’ai bien cru que ma mère allait se jeter par le 4ème étage de l’immeuble . Je crois qu’en fait j’ai tout de suite compris. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai poussé la porte du salon.
Quelqu’un montait les escaliers. J’ai eu très peur. Puis je me suis découvert une bravoure cachée et j’ai allumé la lumière sur l’innomable. La fin. Ce dont j’ai toujours eu peur.
Partout autours de moi, c’était le bazar. Partout. J’ai jamais vu autant de bordel chez moi. La statuette d’Hannibal semblait avoir été projeté sur le carrelage, une pierre noire que je n’avais jamais vu avant était fracutrée de partout et, des documents avec des photos de famille étaient déchirés.
J’ai retenu mon souffle très fort. tellement fort que j’ai cru que j’allais imploser.
"Il est 3h du matin"
Je me suis retournée.
"Oui je sais papa, mais tu vois, je suis pas bourrée. C’est quoi ce bordel?"
Le vieil homme me regardait droit dans les yeux. Je ne reconnaissais plus mon père. Je me rendais alors compte de ce que les années lui avaient infligé. Je me rendais compte de la marque du temps. Mais au fond de ses yeux, y avait comme de la tristesse, du regret. Je n’oublierai jamais ce regard.
"Le bordel, c’est rien, c’est moi."
Et il s’est allongé sur le canapé et a fermé les yeux.
J’ai pris ma petite voix de petite fille qui ne comprend rien et j’ai dit
"Je vais juste récupéré mon ordinateur avant d’aller dormir. bonne nuit papa."
Dans les escaliers la jarre aussi avait été projetée. Je suis passée devant la chambre conjugale. J’ai jeté un coup d oeil, histoire de voir si ma mère était toujours là. Elle dormait. Je me suis rapprochée d elle, elle sentait l’alcool tres fortement. J’ai essayé de la réveiller, elle ne s’est pas réveillée. Mais j’ai pu voir qu’elle respirait encore. C’est l’essentiel. Elle avait meme pas enlevé ses jolies boucles d’oreilles.
Je vais pas bien, j’arrive pas à dormir. J’ai plus de clopes. Aujourd’hui j’ai fumé 4 clopes sur mon paquet. Génial.
Je comprends rien à ce qui m’arrive dans la vie.
]]>Il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai assisté à une chose magnifique. Tous les Tunisiens,en Tunisie et ailleurs, nous nous sommes donnés la main et pacifiquement avons battu une dictature vieille de plus de 20 ans. Nous étions alors aux yeux du monde, des héros. Jadis boudés par le Monde Arabe, nous lui avons donné un nouveau souffle, une certaine idée de liberté.
Malheureusement, après les premières victoires, des temps noirs se sont profilés à l’horizon.
Et alors que tu avais protégé ton voisin contre les milices, tout d’un coup ton voisin est devenu celui que tu suspectes. Une chasse aux sorcières s’est déclarée dans tout le pays. Mais alors, on se disait encore et encore "C’est une phase. Ca passera. Il y’a toujours une phase noire après une Révolution"
Et puis, un jour on s’est réveillé et plus rien ne marchait dans le pays. Partout des manifestations et des grèves bloquaient l’économie du pays favorisant une atmopshère d’insécurité.
Mais alors on disait encore et encore : "C’est une phase. Ca passera. Il y’a toujours une phase noire après une Révolution"
Puis, le tourisme ne reprit pas vraiment comme on l’avait espéré et l’économie se fragilisait.
Malheureusement, durant ces premières phases, facebook qui était un outil qu’on avait utilisé intelligement devint un outil dangereux entre les doigts de certaines personnes. Un jour un groupe apprenait à créer des bombes artisanales. Un autre appelait à "dénnoncer" des soit disant membres du RCD sans preuves certaines. Des rumeurs de kidnapping fit le tour des cafés. Cafés qui se sont eux mêmes retrouvés détruit lors de certaines "manifestation" au nom de la "liberté".
Oui, des personnes qui n’avaient au grand jamais osé parler pendant la Révolution Tunisienne se sont soudainement érigées en héros de la Liberté. Il fallait les écouter, et n’écouter que elles, car bien sûr, selon leur propore raisonnement, c’était elles qui détenaient la vérité. Nous nous étions débarassés d’un dictateur pour nous soumettre à une autre forme de dictature. Ca en devenait lassant. Tellement lassant que, pour ma part, j’ai essayé d’arrêter de suivre l’enchaînement de tout cela et tenté de fermer les yeux si fort pour ne plus être aveuglé par tant de bêtises.
Pourtant, je n’ai pas pu rester aveugle longtemps. Des personnes commençaient à bouffer l’esprit de nos jeunes. Des jeunes prêts à aller détruire notre économie pour vingt malheureux dinars. Nous allons droit dans un mur disait-on alors. On se criait dessus sur les plateaux télévisés et dans la rue. Il y a eu même des vidéos truquées qui ont circulé un peu partout sur le net.
Et pendant ce temps là, les rumeurs allaient bon train. Des rumeurs qui bien sûr servaient la cause de ceux qui les lançaient. Pendant que les Tunisiens se déchiraient socialement entre eux, certains partis politiques prenaient de l’avance.
Mais, pourquoi leur en vouloir?
Tout le monde sait qu’en politique il faut user de stratégie pour arriver à ses fins.
C’est aux électeurs, aux citoyens, à nous Tunisien d’être vigilants. Les cartes sont encore entre nos mains.
J’ai peur. J’ai peur que ces stratégies servent des causes peu honorables et que demain on voit arriver au pouvoir un parti politique qui s’annoncera plus dictateur que le précédent. Alors tous ensemble redonnons nous la main, une dernière fois. Arrêtons les débats inutilies et occupons-nous des vrais questions. Faisons de notre pays un paradis. Pas celui qu’on nous montrait à la télé à l’époque de Ben Ali. Mais un vrai. Montrons au Monde que le peuple Tunisien est encore plus grand et intelligent que ce qu’il pense.
Faisons tout pour que nos enfants conaissent un avenir meilleur que le nôtre et que notre Révolution ne parte pas en fumée.
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