la Perle

La vie n'attend pas.

samedi 26 janvier 2013 à 01h51

Qu’est ce que je pourrais écrire qui n’a pas été écrit ici?
Que je suis blasée, que je suis triste, que j’aime quelqu’un qui ne m’aime pas.
Je tourne en rond depuis des années. Je tombe amoureuse une fois tous les cinq ans et une fois tous les cinq ans je me prend un rateau. Un vent. Enfin appelez ça comme vous voulez. Je crois bien que j’ai un sérieux problème. Je fais semblant de gérer, que tout va bien. Mais en fait, rien ne va.
Niveau sentiment, je suis une quiche, je suis nulle. Je ne sais même pas ce que ça fait de coucher avec un homme qu’on aime vraiment. Je trouve cela bien inquiétant à 25 ans. C’est vrai quoi, de l’autre côté de la mer, la plupart de mes potes sont mariés, ils ont même des enfants. Moi je suis là, célibataire, éternellement célibataire, vivant dans le passé et tombant amoureuse du MAUVAIS type.
Les mecs gentils, ceux qui font attention à moi, ceux qui me disent "mais tu es belle, mais tu es forte". Eux, je les envoie balader. A peine un bisou, si étape du bisou il ya, qu’ils ne m’intéressent plus.

Alors quand j’y pense, quoi de nouveau ?
Mon coeur qui se meurt d’aimer encore quelqu’un qui ne m’aime pas.
Je suis amoureuse, comme d’habitude, toujours de la mauvaise personne.
La nouveauté c’est que c’est un mec adorable. Je n’arrive pas à lui trouver quelque chose qui cloche. Il est gentil, j’ai toujours de ses nouvelles, il me considère comme une de ses meilleures amies. Friendship zone for ever and ever and ever.
Ou c est peut être moi. Peut etre qu’en fait je suis lesbienne, que je ne le sais pas encore.
Finalement, les deux avant lui, n’étaient pas si mal que ça. Je pleurais pendant des mois mais au moins, je pouvais avancer. Enfin avancer vers quoi en fait ? Vers l’autre rateau. Le "je ne sais pas comment te le dire mais je ne partage pas ces sentiments" Avancer vers une illusion.
Alors avec le temps voilà, j essaye de coller à l’image de cette fille complètement folle. Quand on m’a engagé à la télévision, on m’avait dit que pourtant… pourtant j’étais belle. On m’avait dit un jour, pendant la coupure pub, que j’avais beaucoup de talent. Que je pouvais peut être même devenir animatrice.
Et puis, je ne me suis pas accroché. J’ai démissionné. Je n’en ai même pas parlé à mon patron qui pourtant était vraiment adorable.
J’ai eu une brève aventure avec un type connu. Enfin c est plutôt mon ex, qui le connaissait. Mais finalement j’ai effrayé le phénomène et je me suis lassée de lui.
Maintenant je fais des études pour devenir prof. J’ai voulu trouver un équilibre dans la société. Etre utile tout en restant modeste.
Arrêter de voir grand , juste voir assez pour vivre, gagner sa vie, se ranger, épouser quelqu’un et avoir des enfants.

Ce nouveau mec, je l’ai rencontré par hasard. Parce que je ne crois pas au destin, même si il est tentant, j’ai su tout de suite qu’il allait changer des choses en moi. Pendant longtemps j’ai arrêté de parler de moi, comme si il fallait que je me cache dans le noir pour qu’on ne voit pas toute ma noirceur. Mon obscurité. Mes démons.
Et puis lui il est arrivé et avec toutes la naiveté du monde, il a réussi à me faire ressentir des choses que je pensais disparues.
Ce fut une vraie délivrance, une effusion de "moi" de "je" de "moi" de "je". Je lui ai raconté toute ma vie.
Depuis j’ai arrêté toutes mes conneries.
L’alcool, le sexe, la débauche.
Je suis presque devenue bonne soeur.
Bordel, je suis amoureuse. Je me réveille en pensant à lui et je souffre quand il passe des nuits à me raconter sa vie. Quand il me dit qu’il est content de me parler, qu’il m adore, que je suis l’une de ses plus belles rencontres de l’année.
Moi, je pleurs.
Il ne le sait pas et ne comprendra surement jamais pourquoi je suis si "borderline" quant il s’agit de lui.
Parfois, je le soupçonne de tout comprendre, de jouer avec moi. Mais moi, je ne sais pas jouer. Je n’ai jamais su jouer.

Mais bon, il ne m’aime pas.
Peut être qu’un jour il fera partie de ces mecs qui me diront que j’étais bien mais qu’à cette époque là, il n’avait pas bien la tête sur les épaules
pour comprendre, qu’il regrette et tout ça et tout ça et tout ça.
C est toujours la même histoire. J’attends qu’il me dise quelque chose qui me fasse du bien mais il ne le dira jamais, mais j’attends…

Pendant ce temps là, la vie passe et elle, elle n’attend pas.