Une nuit d’hiver tu m’as pris la main et tu m’as demandé de rester chez toi. Depuis l’été dernier ou peut etre bien depuis lété d’avant, on se tournait pas mal autour. Je t ai dit que je ne pouvais pas car j’avais un copain. Je t ai demandé de respecter ça. Tu t es un peu fâché et en te disant au revoir tu m as glissé à l’oreille : "peut être dans une autre vie"
Cette phrase a eu l’effet d’une bombe nucléaire en moi. J’y ai pensé, puis j’y ai repensé. Une fois, deux fois, trois fois. J’ai essayé de la cacher au plus profond de ma conscience mais mon inconscient a été plus fort. Saleté de pulsions.
Alors oui, quand deux jours plus tard on s’est retrouvé tout à fait tout seul, je t ai un peu sauté dessus. Nos deux corps en parfaite harmonie a été une vraie surprise pour moi. Ta douceur et ta gentillesse, ton petit sourire en coin et tes soupirs contre mon oreille m’ont donné envie de t’aimer un peu plus que les autres. Un tout petit peu plus. Tu m’avais déjà dit que tu m’aimais "vraiment beaucoup". "Vraiment beaucoup" et ça résonne encore en moi.
Comme toujours j étais la fille qui se réveille trop tard et qui demande si il est vraiment trop tard pour prendre un petit dej'. T’es passé à l’heure du repas de midi avec elle en me sautant moi.
Quelques heures plus tard on s’est revu. On évitait de se regarder. De se parler. Elle, elle était assise à côté de toi et à chaque fois qu elle me parlait, je réalisais qu’elle aurait pu être une très bonne amie.
Je sais qu’on se regardait en coin. Je me demande pourquoi tu me regardais autant dès que j’avais le dos tourné et pourquoi tu ne soutenais pas mon regard quand je t’observais. Liaisons interdites, dangereuses. Liaisons dures à avoir. Trop de distance nous séparait. Et puis moi tu savais très bien que j’en étais encore qu’au petit dej.
Le réveillon est arrivé. Celui du nouvel an, de la nouvelle année propice à de beaux changements. J’ai pris mon courage a deux mains et on a eu une belle discussion. Je crois que c’était la plus belle et la plus triste discussion que je n’ai jamais eu. Tu m’as dit pendant quelques secondes qui me paraissent une éternité, encore maintenant que tu l’aimais. Je sais que c’était pour t’en convaincre. Je le sais car quand je t’ai dit que je ne supportais pas de te voir avec elle, tu m’as pris dans tes bras et tu m’as dit, encore une fois "je t aime vraiment, beaucoup". Tu m’as aussi dit que tu ne voulais pas me perdre. Tu m’as dit que tu avais essayé de me le dire sur internet, des mois plus tôt. Je ne m’en étais jamais aperçu.
Ca, non. Toujours en train de roupiller et de passer à côté des belles choses de ma vie.
Et A, je crois maintenant qu’il est trop tard et que je suis en train de tout gâcher avec mes caprices. Car je n’arrive plus à contrôler mes sentiments qui ont grandi en moi au fil de ces derniers mois qui se sont écoulés.
Et tu vois, je me déteste encore plus quand je pense que dans notre pays, il y a eu une Révolution et que tout ce qui m’importe à présent c’est toi.