Je suis allée prendre un bain chaud. Y pleurer à grosses larmes. Fallait que ça explose au bout d’un moment.
Je vais parler avec mon coeur et au cas où des paroles suicidaires peuvent se refléter dans mes paroles : je tiens à dire à tous : non je ne passerai pas à l’acte, ne m’envoyez pas la police.
Sous mes grands airs, je suis simplement quelqu’un d’hyper sensible. Mes paroles dépassent souvent mes actes.
Je ne veux pas qu’on me perçoive comme quelqu’un de névrosé, malheureux ou complètement paumé. C’est faux.
J’essaye de remonter la pente d"une rupture douloureuse, beaucoup trop douloureuse pour moi car violente. Trop violente. Sebastien mène une vie de rêve. Je lui ai donné tout ce courage et cet espoir qu’il partage aujourd’hui avec d’autres. Et ca me blesse.
Notre amour n’était pas parfait, mais je crois que je mérite mieux qu’une suppression totale dans sa vie. J’aurais aimé rester une bonne amie, j’aurais aimé un joyeux anniversaire, ou un j’espère que tu vas bien.
J’essaye de remonter la pente de la rupture beaucoup trop sentimentale que j’ai vécue avec mes parents. Je les adulais, je les écoutais, je faisais tout ce qu’ils voulaient. J’étais parfaite même si être une artiste était à la base, une tare pour eux. J’aurais aimé qu’ils soient fiers de moi et j’aurais aimé voir briller au fond de leurs yeux beaucoup de fierté. Aujourd’hui quand ma mère m’envoie un e mail c 'est toujours la même chose, me dire qu’à mon âge elle était mariée et diplomée. Habitant aux usa. Alors, comme je suis nerveuse, je réponds, je me défends, je défends mon parcours, mon choix de vie, et comme une petite fille, j’attends qu’elle me dise pour la première fois de sa vie qu’elle m’aime. Mais ca ne vient pas. Et pendant ce temps là, sur skype, mon père, je l’entends parler avec sa nouvelle campagne. Comme si de rien n’était. Dans la maison, jadis, familiale, la maison qui a bercé tous mes rêves d’enfants.
Et enfin j’essaye de remonter la pente de ma rupture totale et définitive avec la Tunisie et… bien sur, mes amis. Je promets à la bande qu’on se reverra un jour. Je leur dis de ne pas s’en faire, je leur dis que demain sera un jour meilleur. Mes statuts facebook, sont là, pour faire
Et tous les jours, je vois mon pays s’enfoncer dans une dictature religieuse et tous les jours je fais mine de ne rien savoir. Et j’encaisse : les menaces de mort, les vidéos de massacre, les femmes qui pleurent, les enfants égorgés en syrie… Et les deux petits corps des fillettes retrouvées dans l oued en Tunisie. Et ces barbus qui crient "allah akbar" comme si allah pouvait être quelque chose de bon après tout ça, et dans leurs yeux la folie à l état pur.
Je veux bien croire que je suis une grande rêveuse. D’ailleurs, je le suis. Depuis que j’ai rencontré Samuel, je suis entrée dans une nouvelle phase que je ne connaissais pas. Me demander comment peut on se sentir aussi attachée à quelqu’un qu’on a dragué un soir au bord d’un bar… Il ne me quitte pas. Son image m’obsède.
Et comme une petite conne, je l’ai rejeté. J’avais peur que le rideau tombe, j’avais peur qu’il comprenne mes souffrances profondes, j’avais peur de lui faire peur.
Peut être que le psy de Julien a raison. Peut être que tout ce que je pourrais faire subir à quelqu’un c’est une destruction.
Peut être que c’est ce que ma situation a déclenché chez seb, peut être que je ne suis pas faite ni pour l’amitié, ni pour l’amour.
Parfois j’aimerais être un monstre sans coeur; vivre sans sentiments.